La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par les menaces de mort dont madame Chantal MOBOMI MPEME, Secrétaire nationale en charge de la communication du parti politique de l’opposition « Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) » et sa famille font actuellement l’objet de la part des personnes non autrement identifiées à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDCongo).
Les derniers messages des menaces datant du 11 août 2021 sont formulés en ces termes « Chantal, Chantal, Chantal, prépare toi le dimanche, ta sera incendié » ; « Chantal, Chantal, Chantal, dimanche, yo na bana nayo en feu », pour dire « Chantal, Chantal, Chantal, toi et tes enfants, vous serez incendiés dimanche ».
Selon les informations parvenues à la VSV, avant les menaces ci-dessus, le bureau de l’ECIDé/Limete où madame Chantal MOBOMI MPEME travaillait, avait été saccagé il y a quelques mois cette année 2021. Le 08 juin 2021, elle avait été passée à tabac à Mbinza Pigeon, dans la commune de Ngaliema à la fin d’une émission animée avec son collègue Prince EPENGE sur la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) par des personnes se présentant « comme des militants de l’UDPS, Parlement Débout » en face de la chaine de télévision Mercure TV. A l’occasion, ces militants l’avaient invité à cesser de critiquer le pouvoir en place.
Sur un autre volet, sa fille de 23 ans, étudiante de son état, aurait échappé à un enlèvement vendredi 06 août 2021 et aurait fait l’objet de filature jeudi 12 août 2021.
La VSV condamne fermement ces menaces de mort susceptibles de décourager certaines femmes politiques congolaises à participer activement à la gestion de la chose publique conformément à certains instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux.
Pour la VSV, ces menaces sont tellement graves en ce qu’elles visent à porter atteinte à la liberté d’opinion et d’expression ainsi qu’au droit à la vie de l’actrice politique madame Chantal MOBOMI MPEME et à celui de sa famille suite à ses opinions politiques.
La VSV rappelle à tous les acteurs politiques congolais que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions. » Art.19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCIP) (alinéa 1) ratifié par la RDCongo le 01 novembre 1976.
Eu égard à ce qui précède, la VSV demande aux autorités congolaises en général et politico-judiciaires en particulier de (d’) :
- Diligenter une enquête sur les menaces proférées contre madame Chantal MOBOMI MPEME et sa famille aux fins d’en identifier les auteurs et de les poursuivre en justice pour qu’ils répondent de leurs actes conformément aux lois de la RDCongo ;
- Garantir le droit à la vie et le droit à la sécurité de madame Chantal MOBOMI MPEME et sa famille ;
- Respecter et faire respecter la liberté d’opinion et d’expression de toutes les actrices et tous les acteurs politiques congolais de l’opposition ;
- Œuvrer effectivement pour la cessation des actes et comportements frisant l’intolérance politique pour torpiller la démocratie en RDCongo.
Fait à Kinshasa, le 13 Août 2021
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV)