L’organisation de défense des droits humains, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains, est très préoccupée par des attaques qui ne font que se multiplier à l’égard des défenseurs des droits humains au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo.
PPI note que dans différents territoire et villes de la province, il ne se passe plus un jour sans qu’on ne rapporte le cas d’assassinat, d’arrestation, d’attaque ou d’intimidation contre les défenseurs des droits humains.
PPI constate qu’en l’espace de deux semaines, soit du 02 au 15 janvier 2022, 11 cas des violations contre les défenseurs des droits humains, activistes prodémocraties et des journalistes ont été documentés.
Ces cas sont fort malheureusement assortis de deux assassinats. Il s’agit entre autre de Monsieur Michael SHUKURU, activiste du collectif « Amka Congo » (Congo Réveilles-toi, en swahili) dont le corps, avec des traces d’étranglement, a été retrouvé dans un canal d’eau sur avenue industriel dans la ville de Bukavu, la matinée du samedi15 janvier 2022. Il importe de rappeler que le collectif Amka Congo dont il fut militant est très engagé dans les dénonciations des spoliations des parcelles et maisons de l’Etat ainsi que d’autres multiples antivaleurs au Sud-Kivu.
Il s’agit également du meurtre de dame Charline KITOKO, journaliste à Vision Shala Télévision (VSTV), station de Kamituga dans le territoire de Mwenga, qui a trouvé la mort le 05 janvier 2022, après qu’elle a été torturée par son mari, le 03 janvier 2022, alors qu’elle revenait de la fête d’échange des vœux du nouvel an organisée par sa radio.
Signalons également que la nuit du 08 janvier 2022, Monsieur OMAR ABEDI Soda, de la Dynamique des Jeunes Leaders Acquis au Changement a été attaqué chez-lui à Buholo 5 dans la ville de Bukavu par des personnes en tenue policière non autrement identifiées. Ceux-ci l’ont torturé et ont emporté tous les biens de la maison. Ils lui reprocheraient d’avoir joué un rôle prépondérant dans la mobilisation d’autres jeunes à qui il a demandé de prendre part à un sit-in le 05 janvier 2022, au palais de justice de Bukavu, en guise de la libération de deux militants prodémocraties détenus au cachot du parquet depuis le 02 janvier 2022.
Effectivement, en cette date du 02 janvier, Augustin NTAYITUNDA du collectif des citoyens indignés et Alfani BAWILI du mouvement Réveil des Indignés ont été arrêtés et détenus au cachot du parquet de Bukavu, pour avoir initié une pétition de désaveu social et politique contre le président du Sénat Congolais, monsieur Bahati LUKWEBO Modeste. Il importe de signaler que cinq autres de leur équipe étaient recherchés pour être arrêtés.
Enfin, monsieur André BYADUNIA, président de la nouvelle société civile d’Uvira vit sous menaces graves depuis le début de l’année 2022, suite aux multiples dénonciations des violations des droits humains et l’activisme des groupes armés dans le territoire d’Uvira. Il serait plus recherché par les rebelles tant étrangers que nationaux qui sont très actifs dans la zone.
Tout en condamnant ces actes d’assassinats, arrestations, menaces et intimidations, PPI demande aux autorités à tous les niveaux de s’impliquer afin que cessent toutes ces violations à l’égard des défenseurs des droits humains. D’une manière particulière, PPI plaide pour la sécurité du DDH André Byadunia, vu la sensibilité même de la zone dans laquelle il se trouve « Uvira », et les présumés auteurs des menaces qui pèsent énormément sur sa personne. Il en est de même pour OMAR ABEDI dont le collègue Michael SHUKURU venait d’être assassiné.
PPI est très choqué également de l’assassinat de l’artiste engagé KAGHENI Séraphin alias Black S BALUME en province du Nord-Kivu, dont le corps a été ramassé en train de flotter sur les eaux du lac-Kivu le dimanche 16 janvier 2022, après qu’il a été enlevé le vendredi 14 janvier 2022. Au regard de cet acte ignoble PPI exige que des enquêtes indépendantes soient menées afin que les auteurs de ce énième assassinat soient connus et punis conformément à la loi.