Nous, militants des mouvements citoyens, constatons avec inquiétude la restriction croissante de l’espace civique à l’approche des élections générales de décembre 2023.
Meurtre du député d’opposition Cherubin Okende, condamnation expéditive et inique de l’opposant Jean Marc Kabund, de l’activiste de la LUCHA Mwamisyo Ndungo King et du chanteur Delkat Idengo, arrestation arbitraire et détention illégale des opposants Lens Omelanga d’ENVOL, Mike Mukebayi, Salomon Kalonda et du journaliste Stanis Bujakera, restrictions des mouvements des opposants candidats à la présidence; les acteurs politiques de l’opposition, les activistes de la société civile et les journalistes sont de plus en plus la cible d’attaques diverses de la part des autorités Congolaises.
Aussi flagrantes soient-elles, ces restrictions des libertés constitutionnelles ne donnent lieu à aucune poursuite judiciaire. Bien au contraire, la justice Congolaise se comporte en instrument des autorités Congolaises pour réprimer les voix discordantes et blanchir des criminels économiques comme Vital Kamerhe, Vidiye Tshimanga, etc.
Le ciblage de la presse libre est particulièrement inquiétant en cette période pré-électorale durant laquelle l’expression des divergences politiques et leur couverture médiatique égale sont la règle.
La persécution judiciaire que subit le journaliste Stanis Bujakera devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe demeure aujourd’hui le cas emblématique de la volonté manifeste du pouvoir en placede contrôler et/ou faire taire la presse libre et indépendante à l’approche des élections.
Depuis 56 jours, Stanys Bujakera est détenu illégalement à Kinshasa pour un article de presse de JeuneAfrique dont il n’est pas l’auteur et qui relève tout simplement de la liberté d’informer dont jouissent les journalistes. Le cas de Stanis Bujakera est malheureusement loin d’être un cas isolé.
Selon Journalistes en danger, 523 attaques contre les journalistes, dont 5 meurtres, ont été enregistrées durant le mandat de Felix Tshisekedi alors qu’il a promis de respecter et de promouvoir la liberté de la presse.
En instaurant un climat de terreur, en muselant les voix dissidentes et en empêchant les journalistes de faire leur travail correctement, surtout ceux dont la voix porte comme Stanys, Felix Tshisekedi tente de priver la population des sources d’information crédibles, susceptibles de les mobiliser contre la fraude électorale qui s’organise depuis plusieurs mois.
Dans un contexte politique où le processus électoral est mal engagé et porteur des gènes de la violence post-électorale, les atteintes à la liberté de la presse portent un coup à la jeune démocratie Congolaise déjà malmenée par le pouvoir de Felix Tshisekedi.
À cet effet et en solidarité avec les journalistes congolais, nous lançons une campagne de mobilisation pour exiger la libération de Stanys Bujakera etd’autres prisonniers politiques en République démocratique du Congo.
Dans le cadre de cette campagne, un premier rassemblement pacifique est prévu ce vendredi 3 novembre 2023 à 10 heures devant la prison centrale de Makala où se tiendra la prochaine audience du procès inique de Stanys Bujakera.
Nous encourageons tous ceux qui partagent la cause de la démocratie et de la liberté à nous rejoindre.
Les signataires :
FILIMBI
LUCHA
URGENCES PANAFRICANISTES
MOUVEMENT JUSTICE EN ACTION LES INDIGNÉS
MCCP
LES CONGOLAIS DEBOUT JEUNESSE EN ACTION
SYNERGIE BILENGE
MOUVEMENT NATIONAL DES CONSOMMATEURS LÉSÉS
LA LIGUE DES JUSTICIERS DYNUPS
PATRIOTISME OBLIGE
VICI