Le territoire d’Uvira dans la Province du Sud-Kivu en RD Congo est en proie de plusieurs violations et abus des droits de l’homme commis à l’endroit des civils qui nécessitent promotion, défense et protection. L’occupation des ressources et leur exploitation favorise la multiplicité et le dynamisme des groupes armés locaux en coalition avec les groupes armés étrangers et sont parmi les facteurs qui aggravent la situation des milieux des civils, en particulier les femmes et les enfants.
Le Réseau Local de Protection des Civils en sigle RLPC, a initié une enquête d’observation sur la situation des femmes et enfants dans les carrés miniers de territoire d’Uvira. Une équipe d’enquêteurs a été lancé du 02 au 6 mars 2022 sur le terrain pour enquêter, surveiller et documenter les violations et abus commis contre les enfants et les femmes dans les carrés minierset également faire une observation sur les barrières payantes et illégales érigées par les forces des sécurités et de la défense ainsi que par les groupes armés locaux et étrangers dans les sites miniers et leurs environs en territoire d’Uvira au Sud-Kivu en RDC.
Plusieurs abus et violations des droits de la personne humaine ont été observés durant cette enquête dont les femmes et les enfants sont victimes ; notamment : Mariage précoce, Kidnapping, les viols et violences sexuelles, l’esclavage sexuel, les travaux forcés, la torture, les traitements cruels, inhumains, et dégradants.
Les présumés auteurs de ces violations et abus des droits humains commis contre les femmes et les enfants dans ces carrés miniers restent jusqu’ici, d’un côté les groupes armés locaux (Kijangala, Buhirwa, Biloze Bishambuke, Twirwaneo, Androïdes, Gumino). Tous ces groupes armés locaux sont en connivence avec leurs alliés étrangers (FNL, Red-Tabara, CNRD, Imbonerakure, etc.), qui seraient soient soutenus par le gouvernement burundais ou soient par le gouvernement rwandais et certains éléments des forces de défense et de sécurité de la RDC. Ces forces et groupes armés locaux et étrangers se disputaient le plus souvent la gestion des taxes dans les carrés miniers et/ou la gestion quotidienne des sites miniers pour se procurer de l’argent facile. Pendant leur activisme dans les entités sous leurs contrôles, les femmes et filles sont au quotidien violées, mariées à bas âges, exigées de travailler pour les belligérant et leurs alliés soit en fournissant de travaux manuels ou soit l’esclavage sexuel,… sans compter les violences basées sur le genre dont ces femmes et ces filles sont victimes au quotidien, commis par les groupes armés locaux et leurs alliés étrangers et certaines autorités qui usent de leurs pouvoir pour commettre des violations contre ces femmes et ces enfants qui fréquentent les carrés miniers de cette région du Sud du Sud-Kivu de la RDC pour nourrir leurs familles.
La majorité des femmes, filles victimes et témoins qui observent quotidiennement les violations et abus commis par les groupes armés locaux et leurs alliés étrangers soutenues par les forces armées Burundaises et Rwandaises durant cette période de janvier et Février 2022 sont désespérées, avaient martelées que l’Etat congolais n’existe que sur le papier.
Elles se posent plusieurs questions sans réponses ; comment des forces armées des pays voisins et leurs rebelles viennent dans un pays souverain, tuent, violent les femmes, pillent les ressources naturelles et les biens de la population, torturent les populations,… et l’Etat se sent alaise, observe en fermant les yeux ? Ont-elles renchérie ces femmes victimes et témoins interviewées par nos enquêteurs dans les carrés miniers au Sud-Kivu en RDC.
Les femmes et filles qui fréquentent les carrés miniers dans ces sites visités sont psychologiquement affectées après avoir vécue des fait traumatiques et qui n’ont jamais été pris en charge par qui que ce soit. Sauf quelques dossiers isolés. Aussi le niveau d’information des victimes et témoins sur les notions de la justice transitionnelle, le traitement du passé et le devoir de mémoire ne se fait jamais parlé chez eux. Elles ne savent même pas qu’elles ont droit à la justice malgré elles car les faits commis sont imprescriptible au regard des instruments juridiques nationaux et internationaux.
Les violations et abus recensés par nos enqueteurs, janvier et Février 2022
Lieux | Site de Kanyonyi | Site de Nyamutiri | Site de Lemera | Site de Katogota |
Viols et violences sexuelles | 12 | 11 | 12 | 7 |
Kidnapping et tentative d’enlèvement | 4 | 1 | 2 | 3 |
Travaux forcés aux enfants | 15 | 22 | 11 | 9 |
Autres ayant trait aux V.S | 12 | 14 | 9 | 8 |
Recommandations
- Aux autorités congolaises :
- D’identifier et arrêter tous les présumés auteurs et de les déférer devant les instances judiciaires pour qu’ils répondent de leurs actes ;
- De renforcer les mécanismes de protection de la population civile
- Partenaires (MONUSCO, Ambassades, GIZ, DDC-Suisse,…:
- D’accompagner l’Etat congolais pour la protection des femmes et enfants ;
- De soutenir techniquement, matériellement et financièrement le Réseau Local de Protection des Civils pour la pérennisation de ses actions visant à protéger, à defender, à promouvoir les mécanismes de Protection.
- Aux Groupes Armés Locaux :
De respecter les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs au droit international humanitaire et aux droits de la personne humaine en vigueur en RDC.
1 Comment
Mark
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