L’objectif de ce communiqué de presse est de solliciter la volonté de la société politique et civile de promouvoir la bonne entente et la coexistence pacifique entre toutes les communautés de l’Est de la RDC, afin de préserver la paix, la sécurité et d’assurer le développement économique dans les provinces du Nord-Kivu, Ituri et Sud Kivu
Après un examen minutieux de la situation sécuritaire dans cette zone des conflits, le Collectif ARLI/Sud Kivu et ses partenaires ont unanimement condamné les attaques perpétrées par le M23 dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo au Nord Kivu depuis mai 2022.
Ces attaques, qui ont provoqué le déplacement de plusieurs milliers d’habitants parmi lesquels figurent des personnes âgées, des femmes et des enfants, représentent, une réelle menace pour la paix, la sécurité et la coexistence pacifique dans la partie orientale de la RDC en particulier et la Région des Grands Lacs. Elles ont par ailleurs suscité la colère populaire qui s’est traduite par la diffusion dans certains media de messages de division, de violence et de haine portant atteinte au vivre ensemble et à la coexistence pacifique entre les communautés.
Le Collectif ARLI/Sud Kivu demande ainsi à la population de garder son calme et de ne céder ni aux provocations ni aux manipulations des ennemis de la paix qui se servent des réseaux sociaux pour diffuser des messages de haine et de violence de manière à détruire l’unité nationale.
Le Collectif ARLI/Sud Kivu exhorte tous les acteurs politiques et de la société civile de s’abstenir de recourir à toute forme d’incitation à la haine et à la violence et à exprimer leurs revendications de manière pacifique et légale.
Le Collectif ARLI/Sud Kivu appelle par ailleurs les groupes armés à l’Est de la RDC à s’inscrire dans la logique de paix et de se démarquer de ceux qui cherchent à l’entraver : « Nous encourageons à cet effet les pays limitrophes à s’engager activement et en toute franchise dans les processus de consolidation de la paix et du développement durable de la RDC et de la région en général », souligne le Bureau Provincial du Collectif ARLI
Le Collectif ARLI/Sud Kivu appelle toutes les autorités nationales et provinciales ainsi que la MONUSCO à poursuivre leur mission de protection des civils et à redoubler d’efforts afin d’assister les populations en détresse et d’accélérer la mise en route du programme PDDRCS, et réitère leur engagement à toujours promouvoir la bonne entente et la coexistence pacifique entre toutes les communautés du Nord-Kivu, du Sud Kivu et d’Ituri afin de préserver la paix, la sécurité et d’assurer le développement économique de la RDC.
Les populations devraient s’abstenir d’invoquer des affiliations ethniques et d’utiliser un langage provocateur, lesquels pourraient conduire à de la violence, à de la discrimination et à d’autres violations des droits de l’homme
Compte tenu de l’histoire de la violence intercommunautaire à l’Est de la RDC , le Collectif ARLI est profondément préoccupé par une rhétorique aussi dangereuse de la part des responsables politiques et certains acteurs de la société civile, qui pourrait, dans certains cas, constituer une incitation à l’hostilité, à la discrimination ou à la violence. Il y a déjà des signes sérieux d’une augmentation de l’intolérance et des affrontements, notamment parmi des groupes de jeunes, et des médias qui amplifient les messages de haine dans ces provinces précitées
Le Collectif ARLI exhorte toutes les parties prenantes aux conflits à l’Est de la RDC à s’abstenir d’attiser les divisions ethniques, à condamner l’incitation à l’hostilité, à la discrimination ou à la violence, et à s’engager à garantir que les Congolais puissent exercer leurs droits à la liberté d’expression, à la réunion pacifique et à la participation au processus électoral prochain( de 2023) sans violence ni intimidation, et sans discrimination.
Les acteurs politiques et acteurs sociaux doivent s’abstenir d’instrumentaliser l’ethnicité ou de toutes manipulations qui sèment les graines de la division à des fins politiques. « De telles manœuvres sont extrêmement dangereuses et doivent être stoppées. Tout individu responsable d’incitation à la violence ou à commettre des atrocités sera tôt ou tard tenu responsable de ses actes devant un tribunal national ou international », prévient le Bureau le Secrétariat Exécutif du Collectif ARLI au Sud Kivu/RDC
Le Collectif ARLI/Sud Kivu rappelle au gouvernement de la RDC sa responsabilité première de protéger toutes ses populations contre les actes de violence, indépendamment de leur appartenance ethnique ou politique. Cette structure citoyenne appelle toutes les parties concernées à s’engager résolument au dialogue afin de garantir un processus électoral pacifique et transparent en RDC.
Le Collectif ARLI/Sud Kivu lance un appel à tous les acteurs politiques de la RDC afin qu’ils envoient un message fort portant sur l’interdiction catégorique du recours aux violences sexuelles dans les zones de conflit.
Le Collectif ARLI/Sud Kivu averti que la violence sexuelle reste, dans de nombreux contextes, un outil pour intimider et punir les opposants politiques, les membres de leur famille et les femmes qui défendent les droits de l’homme dans le contexte des crises politiques.
Le Collectif ARLI/Sud Kivu demande à la population de s’abstenir d’actes de xénophobie, de haine et de violence envers les étrangers, vivant en RDC et invite la population congolaise de vivre l’humanisme et la tolérance entre les communautés en cultivant le vivre-ensemble sur toute l’étendue du territoire national
À travers ce communiqué de presse , le Collectif ARLI/Sud Kivu voudrait notamment conscientiser les représentants des communautés locales, les sociétés civiles et politiques , après les tensions observées depuis la reprise des combats entre les FARDC et le M23 de faire la promotion de l’usage des moyens non-violents comme mécanisme de revendiquer leurs droits et non recourir aux armes et à la violence comme moyens de lutter contre les systèmes d’oppression, d’agression, d’injustices et de corruption.
Pour le Collectif ARLI/Sud Kivu, les solutions violentes sont toujours temporaires alors que les solutions issues des actions non-violentes tendent à être beaucoup plus permanentes car le processus pour atteindre la solution est consistant avec le but ; la non-violence est basée sur la croissance sociale, la réconciliation et les changements des conditions. Aussi, on ne peut pas changer les choses tant qu’on emploie la violence pour combattre la réalité existante. Pour changer quelque chose, il faut construire un nouveau modèle qui rend le modèle actuel obsolète.