Nous sommes profondément attristés et révoltés par l’assassinat ce 30 août 2023 à Goma, de plus de 50 civils au cours d’une intervention spéciale de l’armée pour empêcher une manifestation exigeant le départ de la MONUSCO à l’appel de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations. Nous partageons la douleur des familles des victimes de cette tragédie et leur présentons nos sincères condoléances.
Cette violence inouïe et aveugle contre des civils non armés étaient évitables. En effet, les fidèles de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations mènent leurs activités publiques pacifiquement et sans armes. La dernière manifestation de cette église pour le départ de la MONUSCO remonte au 30 juin 2023 et n’avait enregistré aucun incident à Goma. Par ailleurs, il est établi que les attaques de l’armée contre les fidèles de l’église ciblée ont été menées dans leurs lieux de regroupement avant que même la manifestation ne débute.
Nous nous devons de rappeler que le carnage des civils non armés à Goma ce 30 août est la conséquence directe de l’institutionnalisation de la répression par les autorités de l’état de siège, encouragée et soutenue par le président Félix Tshisekedi. Depuis maintenant 28 mois, toute manifestation citoyenne au Nord Kivu est abusivement assimilée à un acte de rébellion et réprimée farouchement au nom de l’état de siège. Par ailleurs, il est incompréhensible que malgré l’unanimité affichée par toutes les forces sociales et politiques du Nord Kivu et de l’Ituri lors de la table ronde de Kinshasa en faveur de la levée de l’état de siège, Félix Tshisekedi continue à proroger cette mesure qui peine à endiguer les violences armées.
Au-delà de l’émotion, il faut tirer toutes les conséquences politiques et judiciaires qui s’imposent de cette tragédie. A cet effet, la LUCHA appelle urgemment le président de la République, son gouvernement et la justice à :
– Démettre de toute urgence le gouverneur militaire du Nord Kivu et le maire policier de Goma qui ont donné l’ordre de réprimer des civils non armés et qui ont tenu à communiquer des faux bilans pour cacher l’ampleur de la répression ;
– Diligenter des enquêtes sérieuses, indépendantes, rapides et neutres pour faire toute la lumière sur le carnage du 30 aout 2023, identifier les auteurs/commanditaires et les déférer devant les instances judiciaires compétentes ;
– Libérer immédiatement et sans condition les manifestants arrêtés, prendre en charge les soins des blessés, les frais funéraires des victimes et reconstruire le temple de l’église La foi naturelle judaïque messianique vers les Nations et les maisons voisines, incendiées par l’armée ;
– Donner suite favorable à la demande des forces politiques et sociales du Nord Kivu et de l’Ituri en faveur de la levée pure et simple de l’état de siège ;
Nous en appelons au président Félix Tshisekedi qui a publiquement promis à Mbujimayi le 25 juin 2023 que les personnes qu’il considère comme une menace à la sécurité du pays seront systématiquement attaquées sans que même leurs droits constitutionnels ne soient respectés. Il a ici l’occasion de prouver que le carnage de Goma ne résulte pas de ses propos et ordres en mettant en œuvre nos quatre recommandations.
LUCHA