Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDDH), un réseau d’une vingtaine d’organisations de défense et de protection des défenseurs des droits humains au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, dénonce et condamne les menaces d’arrestation et les poursuites judiciaires dont sont victimes les défenseurs des droits humains, BALUME BATEBANA Prosper et AKILIMALI MIKALABA KADIMA, respectivement président de la société civile forces vives de Ramba et de la nouvelle société civile congolaise à Bunyakiri en territoire de Kalehe.
Les informations parvenues au Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDDH) renseignent que les DDH BALUME BATEBANA Prosper et AKILIMALI MIKALABA KADIMA sont poursuivis, simultanément par le Parquet et le Tribunal de Grande Instance de Kavumu, pour avoir signé conjointement un cahier de charges au nom de la société civile de Ramba dans sa diversité, adressé au chef de groupement de Mubugu, attirant son attention sur la vente incontrôlée des terres par la population à des personnes dites « d’identité douteuse », qui afflues dans le milieu, sous la facilitation de certaines gens considérées comme des commissionnaires.
Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains
(CMPDDH) note que c’est effectivement à la suite de ce cahier de charges de la société civile, que les personnes indexées comme impliquées dans cette opération inédite de facilitation de vente des terres dans la zone ont résolu de se servir de la justice, particulièrement le Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kavumu, pour tenter de faire arrêter ces lanceurs d’alerte, BALUME BATEBANA Prosper et AKILIMALI MIKALABA KADIMA, à travers des mandats d’amener, les accusant d’imputation dommageable et d’association des malfaiteurs ;
N’ayant pas réussi à les faire arrêter comme souhaité, les incriminés ont initié une citation directe contre ces DDH devant le Tribunal de Grande Instance de Kavumu, où une première audience est programmée ce lundi 18 juillet 2022, avec risque imminent de subir l’arrestation, entendu que les mandats d’amener du Parquet sont toujours en circulation. Par ailleurs, le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDDH) trouve inacceptables la persistance des menaces d’arrestation à l’égard de Monsieur Didier KITUMAINI, Président de la société civile de Bunyakiri, par certains éléments identifiés comme des FARDC, pour un motif inavoué, et cela depuis que sa structure
avait lancé, il y a plus d’une année, la campagne de désobéissance fiscale, jusqu’à ce que la route Miti-Bunyakiri-Hombo soit réhabilitée, au regard de son état de délabrement très avancé.
Au regard de cette situation, le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDDH), alerte l’opinion provinciale, nationale et internationale sur ces menaces d’arrestation et les poursuites judiciaires contre les DDH BALUME BATEBANA Prosper et AKILIMALI MIKALABA KADIMA ainsi que Didier KITUMAINI, et sollicite leur protection et accompagnement.
Le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains (CMPDDH) au Sud-Kivu profite de l’occasion pour rappeler que le contexte géopolitique et social de Bunyakiri est très fragile, au regard de l’activisme des groupes armés, nationaux et étrangers, qui écument cette zone depuis plus de deux décennies, ce qui fait que les acteurs de la société civile sont souvent la cible lorsqu’ils appellent la population à la vigilance et à l’éveil de conscience patriotique.
Enfin, le Comité de Suivi des Mécanismes de Protection des Défenseurs des Droits Humains
(CMPDDH) au Sud-Kivu, fait confiance à l’œuvre des autorités judiciaires et attire leur attention sur le risque d’une décision de justice qu’inspirerait des accusations dommageables formulées injustement contre des défenseurs des droits humains dans l’exercice de leurs fonctions, conformément aux lois et textes juridiques tant nationaux qu’internationaux.