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437 cas des violences sexuelles et celles basées sur le genre « VSBG » répertoriés par l’ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu ont été perpétrées au cours de la période allant de Juillet 2022 à Avril 2023 dans la ville de Bukavu, à Nyangezi dans le territoire de Walungu, à Minova dans le territoire de Kalehe, à Sange et Luvungi en territoire d’Uvira. 

Jusqu’à ce jour, la justice est restée quasi inexistante ou mieux passive devant ces actes ignobles qui pourtant sont, les uns constitutifs des faits infractionnels et les autres, des manquements graves aux engagements des parties. Loin des poursuites judiciaires, les présumés auteurs desdits actes, se promènent librement aux vues et aux sues impuissantes des victimes qui vivent sous la permanente crainte de la récidive.

Cette révélation a été faite par l’ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 16 mai 2023 à Bukavu.

Déplorant l’inertie de la justice face à ces cas, la Présidente du Conseil d’Administration de  l’ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu, Mme GERMAINE NYOTA  a imploré les acteurs judiciaires qui ont en charge, l’action publique de s’investir dans l’ouverture des poursuites judiciaires contre les présumés auteurs afin de, non seulement , rétablir les survivantes dans leur droit mais également réduire le chiffre noir de la criminalité en matière des violences sexuelles et celles basées sur le genre.

À coup sûr, les poursuites judiciaires et la bonne application des peines permettront aux victimes de s’exprimer, de recouvrer la dignité, le sens et le goût de la vie.

Poursuivant, Mme GERMAINE NYOTA a précisé que Asbl RENAF/Sud Kivu a en outre, documenté 275 cas des violations des droits humains en quatre mois, soit de janvier à avril 2023 et ce, en collaboration avec 50 moniteurs et monitrices membres des Noyaux Clubs d’Ecoute de la ville de Bukavu et des groupements de Nyangezi, Minova, Sange et Luvungi. 

Il s’est agi en général des cas d’accusations de sorcellerie à l’égard des femmes et filles, des mutilations génitales féminines, des cas des violences sexuelles domestiques et non domestiques, des cas de vols et pillages des biens des paisibles citoyens, des cas d’enlèvements ainsi que des tueries pour ne citer que cela. 

D’une manière singulière, elle a précisé que 19 cas des violences sexuelles ont été répertoriés dont 9 cas de viols perpétrés sur mineures.

Le groupement de Sange compte 6 cas de viols des femmes et des jeunes filles par des hommes en uniforme non autrement identifiés, 5 cas dans certains quartiers de Bukavu, 4 cas à Luvungi, 2 cas à Minova et 2 cas à Nyangezi. Le territoire de Kalehe compte 175 cas des MGF à l’égard des filles dans le groupement de Mbinga Sud Kivu.

Elle a épinglé singulièrement, le cas d’une jeune femme de Sange dans le bufuliru qui a été violé collectivement par trois hommes en date du 20 février 2023 pendant qu’elle vaquait à ses activités champêtres. 104 cas des violences domestiques ont été répertoriés dont 32 à Minova, 22 à Bukavu, 17 à Luvungi, 11 à Nyangezi, 7 à Walungu et 5 à Sange. 105 cas de tuerie dont 15 femmes lynchées suite l’accusation de sorcellerie, ont déjà été répertoriés depuis le début de l’an 2023. 

La ville de Bukavu l’emporte avec 6 femmes tuées, 3 à Kalonge, 2 à Minova, 2 à Luvungi et 2 autres femmes brulées vives à Burhale le 7 mars de l’année en cours ainsi qu’une femme de troisième âge assassinée dans le groupement d’Itara le 6 avril 2023. 

Au cours de la même période, il convient de noter l’incursion des hommes armés dans ces zones, où l’on a enregistré des dégâts humains et matériels : 15 personnes ont perdu la vie dont 5 hommes. Il y a lieu de signaler en plus, d’autres cas de violations des droits des femmes et filles tels que leur exclusion à l’héritage.

Par ailleurs cette conférence de presse a aussi été honorée par la présence de Mme CIREZI VIRGINIE, l’une des initiatrices de cette grande Organisation promotrice des droits des femmes au Sud-Kivu à travers notamment, les actions de prévention et de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre pour la consolidation de la paix. Elle a formulé un plaidoyer pour l’implication des autorités et de tout un chacun pour bannir ces pratiques qui déséquilibrent la vie sociale. 

Abordant dans le même sens, Mme MARIE IMMACULEE NYENYEZI a appelé tous et toutes à conjuguer les efforts avec les médias en menant ensemble des plaidoyers afin de dénoncer les VSBG dont sont victimes les femmes et filles au niveau local, provincial, national, régional et international et de susciter l’implication des différentes parties prenantes et surtout des autorités dans la prise des mesures réduisant sensiblement, les violences sexuelles et celles basées sur le genre.

Des violences qui ne régressent pas au Sud-Kivu

« Mariages précoces et forcés, grossesses non-désirées liées à des abus sexuels, avortements non-sécurisés : en RDC, et notamment au Sud-Kivu, les violences basées sur le genre sont partout. Et elles ne régressent pas, ou de manière peu perceptible. Nous savons notamment que ces violences ont augmenté de 86% par rapport à 2021(rapport OCHA 2022). Qu’elles concernent de plus en plus de mineures, et que les jeunes filles de moins de 18 ans enceintes sont de plus en plus nombreuses. Face à ces violences, la stigmatisation et le manque de prise en charge restent courants », explique BALAGIZI Laurent, Coordonnateur de Programme de l’ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu.

Des victimes de plus en plus jeunes

De plus, au Sud-Kivu, le viol, longtemps utilisé comme une arme de guerre, s’est propagé largement dans la société congolaise, notamment via les anciens enfants-soldats démobilisés, les miliciens, les ex-rebelles et les groupes armés. Les victimes semblent être de plus en plus jeunes, parfois âgées de moins de dix ans. Ces violences s’ajoutent à d’autres commises dans un cadre domestique ou criminel.

Aider les survivantes 

Depuis 2010, l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu contribue à éradiquer les violences sexuelles envers les femmes en République démocratique du Congo, plus particulièrement au Sud-Kivu.  Elle mène aujourd’hui des activités communautaires de prévention, de prise en charge psychosociale, favorise l’insertion professionnelle des victimes, et les réoriente pour des conseils juridiques. L’organisation mène également des actions de plaidoyer. 

Prévenir au sein des communautés

A Itombwe et à Minembwe (zone montagneuse dite des ‘Hauts Plateaux’), dans le cadre d’actions de prévention, des groupes communautaires composés d’une cinquantaine de personnes – leaders d’opinions, victimes de violences, représentants de la société civile – se réunissent. L’objectif : analyser les causes et facteurs aggravants qui renforcent les violences sexuelles et définir une série d’actions locales visant à les éradiquer. « Par exemple, pendant une période, de nombreuses femmes qui allaient puiser de l’eau au lac Kivu (périphérie de Bukavu) tôt le matin subissaient des violences sexuelles. La route était peu éclairée, l’insécurité, à son comble. Suite aux échanges communautaires, il a été décidé d’installer un éclairage public. Cela a réduit drastiquement le nombre d’incidents », complète BALAGIZI Laurent, Coordonnateur de Programme de l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu

Après un viol : 72 heures essentielles 

Les femmes ayant subi des violences sexuelles doivent se rendre au plus vite dans un centre de santé, afin d’obtenir le kit post-viol qui inclut un traitement contre le VIH, le vaccin contre l’hépatite B, le traitement contre d’autres infections sexuellement transmissibles (syphilis, gonococcie, etc.) et la pilule du lendemain. Plus globalement, les victimes de violences doivent être rapidement soignées. Les groupes communautaires de l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu  se rendent dans les villages, expliquent l’existence de ces services et des possibilités de prise en charge médicale dans les centres de santé soutenus par l’organisation. De plus, un certificat médico-légal établi permet aux victimes  de déposer plainte.

L’asbl RENAISSANCE AFRICAINE , RENAF/Sud Kivu apporte aussi un soutien psychosocial et en santé mentale aux survivantes, et les informent au sujet de leurs droits et/ou les renvoient vers des acteurs juridiques spécialisés.

Pression politique

Enfin, ASBL RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu mène un travail de plaidoyer politique au sein des communautés: « A travers une coalition des maires et administrateurs de territoires, on mobilise les autorités politiques afin qu’elles prennent des mesures pour prévenir, lutter contre les violences sexuelles , les mariages précoces, les mutilations génitales féminines  et dénoncer les personnes qui en sont responsables », termine BALAGIZI Laurent, Coordonnateur de Programme de l’asbl RENAISSANCE AFRICAINE, RENAF/Sud Kivu.

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