Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

RDC, Lubumbashi,  le 27 juin 2022, les organisations non gouvernementales des droits humains et  membres réseau de protection «Groupe Ukingo wa Watetezi» GRUWAen sigle, sont ardemment préoccupées par  le traitement du dossier se rapportant à l’assassinat de l’activiste des droits humains, Mr. Dany NGONGO, membre actif du Conseil Provincial de la Jeunesse de Fungurume. 

 En effet,  Monsieur Dany NGONGO, jouissant de ses droits à la liberté d’expression,  avait donné ses  avis  d’une part dans le groupe whatsapp dénommé ‘’Fungurume Info’’ et sur la chaine de radio émettant à Fungurume, Radio Communautaire de Fungurume dans  son émission réveillez-vous, à téléphone ouvert, organisée le 15 mars 2022 et dans laquelle il avait fustigé  la gestion opaque de la redevance minière versée par l’entreprise minière Tenke Fungurume Mining à la Commune de Fungurume via la Chefferie de Bayeke dans la Province du Lualaba. Fort malheureusement ses prises de position ont engendré des fortes ménaces de mort  qui l’ont conduit jusqu’à la mort la nuit du 08 au 09 avril 2022 dans des circonstances  sont non encore élucidées jusqu’à ce jour. 

Respectueuse  des lois du pays, la famille du défunt avait pris la résolution, quelques jours après,  de saisir par une plainte, l’Auditorat Militaire près la Cour Militaire du Katanga compte tenu du fait que l’un des auteurs présumés de cet acte ignoble était justiciable devant cette juridiction. L’interpellation du Commissaire supérieur principal de Fungurume avait entrainé par la même  l’arrestation de Monsieur Moise ILUNGA, attaché de presse du Bourgmestre de la Commune de Fungurume, cité par la famille comme auteur présumé de la mort de Mr. Dany NGONGO. 

Les ONGDH notent malheureusement, malgré les efforts fournis par la famille pour être fixé sur le sort du défenseur des droits humains, un faible engagement des autorités judiciaires militaires sensées pourtant mener des enquêtes pour mettre la main sur  tous les auteurs présumés et éventuellement les transférer devant la  juridiction de jugement pour que justice soit finalement rendue au DDH tué. 

Les ONGDH relèvent que l’attitude du magistrat instructeur du dossier rime à un déni de justice[1] étant donné toutes les personnes accusées sont en liberté à Fungurume chose qui met en difficulté d’autres  personnes qui avaient pris position dans le même sens que Mr. Dany NGONGO ou qui avaient organisé cette émission. Mais en plus aucune décision n’est prise jusqu’à présent  pour ordonner l’enterrement de Mr. Dany NGONGO qui va totaliser 3 mois dans le frigo mortuaire de  la  Clinique mères et enfants de TFM alors que celui-ci n’avait fait que usage du droit à la liberté d’expression pourtant garanti par la  Constitution de la République Démocratique du Congo, modifiée par la Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006  en  son article 23  qui dispose : ‘’Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.    

Au vu de ce qui précède, les ONGDH recommandent :

A Madame le Gouverneur ai de la Province du Lualaba 

  • De veiller à la protection et la sécurité des défenseurs des droits humains opérant dans sa

juridiction ;  

  • De s’assurer à travers ses services spécialisés que le défenseur des droits humains Dany NGONGO bénéficie des obsèques dignes de son nom     
  • A l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire du Katanga 
  • De réincarcérer tous les auteurs présumés de l’assassinat de Mr. Dany NGONGO et les transférer devant la Cour Militaire du Katanga pour y être jugés ;  
  • D’ordonner l’inhumation de Mr. Dany NGONGO qui totalise près de 3 mois  dans le frigo mortuaire de TFM ;   
  • De poursuivre les enquêtes pour mettre la main sur les autres policiers complices de cet assassinat. 
  • Aux Acteurs  de protection (CNDH, BCNUDH..) 
  • De poursuivre leurs accompagnements aux  autorités étatiques et députés nationaux  pour que l’adoption de la loi sur la protection des défenseurs des droits humains soit une réalité. 
  • A la famille de Dany NGONGO 
  • De maintenir la collaboration avec la justice pour obtenir la réparation de tous les préjudices subis. 

Pour les Organisations signataires

  1. AAST, Action d’aides aux survivants de la torture
  2. ACIDH, Action Contre l’Impunité pour les Droits de l’Homme
  3. AFDI, Association des femmes pour le développement intégral, 
  4. AFREWATCH, African Resources Watch, 
  5. ADH, Association pour les Droits Humanitaires, 
  6. AIDEF, Association Internationale pour les Droits de l’Enfant et de la Femme,
  7. AMA, Afia Mama
  8. ARD, Actions Rapides pour le Développement,
  9. ASADHO, Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, section du Haut Katanga
  10. ASDEF, Association pour la santé et développement de l’enfant et la femme 
  11. CEIPDHO, Centre International de Promotion de Développement et des Droits de l’Homme
  12. CDHD : Centre de défense des  Droits de l’homme et Démocratie 
  13. COSCCET, Comité de Suivi pour la Contribution des Communautés et Eglises à la Transformation Humaine
  14. GD, Génération Déterminée, 
  15. GANVE, Groupe d’Actions Non-violence Evangélique
  16. FILIMBI
  17. JED/Haut-katanga, Journalistes en danger
  18. JUSTICIA Asbl 
  19. JUSTICIA  Asbl/Kasenga 
  20. LAVOS, La voix du savoir 
  21. Les Amis d’OBAMA 
  22. LIC/RDC, Ligue Internationale des Conseillers
  23. LIDDM: Ligue des défenseurs des  droits des malades
  24. LINAPEDHO/Kilwa
  25. LUCHA, Lutte pour le Changement
  26. MDR, Mouvement pour les Droits de l’homme et Réconciliation
  27. NDSCI, Nouvelle Dynamique de la Société Civile en RDC
  28. NDS, Nouvelle dynamique syndicale
  29. OPF, Organisation pour la promotion de la femme
  30. OBEAC, Organisation pour le bien être des albinos au Congo, 
  31. PADHOLIK, Plateforme des Organisations des Droits de l’Homme de Likasi 
  32. PSF, Psychologues sans Frontières
  33. REFEDECO, Regroupement des femmes pour le Développement communautaire, 
  34. UNPC/Katanga, Union Nationale de la presse du Congo
  35. UNEF, Union des écologistes Forestiers

[1] Art 58  al 1 : « il y a déni de justice lorsque le magistrat refuse de procéder aux devoirs de sa charge ou néglige de juger les affaires en état d’être jugées…. »

What's your reaction?
1Oui0Non
À propos de Sauti Ya Congo

Sauti Ya Congo est un portail diffusant les résultats de la recherche, les actions des plaidoyers, et d’autres publications d’organisations non gouvernementales dans les domaines de la justice, des droits de l’homme et de la protection des civils en République démocratique du Congo. Lire plus… 

Nous contacter
À propos de Sauti Ya Congo

Sauti ya Congo (« La voix du Congo » en swahili) est un site-web diffusant les publications d’organisations non-gouvernementales et autres acteurs œuvrant pour le respect des droits humains et la justice en République démocratique du Congo.


Nous avons pour objectif de faire entendre les voix des Congolaises et Congolais des quatre coins du pays qui luttent pour un Congo nouveau, où les droits de tous sont respectés.

Vision

Avoir un Congo démocratique où les droits de tous les Congolais sont respectés.

Sauti Ya Congo © . Tous les droits reservés.