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L’organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des défenseurs des droits humains, s’inquiète de la montée vertigineuse des cas de décès des prisonniers dans des différentes prisons en République Démocratique du Congo.

Au regard du rapport de monitoring de la semaine du 08 au 15/10/2022, au moins 10 détenus sont morts dans quatre prisons de la RDC, suite aux mauvaises conditions carcérales traduites par la torture, le manque de nourriture et des médicaments.

Le cas le plus récent est celui de la prison de Kamituga, située à 195km de la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu où un détenu est mort la nuit de jeudi au vendredi 14/10/2022. Avec ce décès, la prison de Kamituga totalise 7 morts depuis le début de l’année 2022, sur un effectif total de 120 détenus présentement logés en ce lieu.

Malgré les multiples alertes et plaidoyers fait par PPI pour l’amélioration des conditions des prisonniers en territoire de Mwenga, il est déplorable de constater que cette maison demeure non subventionnée par l’Etat congolais et ne reçoit aucune aide, ni du gouvernement national, ni du gouvernement provincial du Sud-Kivu.

Pire encore, PPI note que la prison de Kamituga est un hangar fissuré de partout qui servait de laboratoire de l’ancienne société minière du Kivu (SOMINKI), avec risque d’intoxication des prisonniers suite au reste des matières chimiques. Ici, tous les détenus sont gravement malades, alors que la prison n’a aucun médecin et moins encore un infirmier. Ajoutons en plus que toutes les toilettes de cette prison sont bouchées, et pour faire le besoin, les détenus sont obligés d’utiliser des morceaux des bidons.

Toujours au Sud-Kivu, à peine sortie de la prison centrale de Bukavu après avoir bénéficié de la liberté provisoire, un vieux de plus de 60 ans est mort chez lui à la maison dans le village de Kashusha en groupement de Miti dans le territoire de Kabare. Différentes sources qui ont contacté PPI renseignent qu’au regard de son état qui ne faisait que se dégrader en prison suite aux mauvaises conditions carcérales, il avait bénéficié de la liberté provisoire pour aller se faire soigner, mais malheureusement, moins d’un mois a suffi pour lui pour rendre l’âme en date du 08/10/2022.

Il importe de noter qu’à présent, les effectifs à la prison centrale de Bukavu avoisinent 2000 détenus, alors que dans l’histoire de cette prison, elle était construite pour ne recevoir que 500 prisonniers.

Dans la province du Nord-Ubangi, 7 détenus sont morts le 12/10/2022 à la prison centrale de Businga, située à plus de 140km de la ville de Gbadolite. D’après les informations parvenues à PPI et confirmées par l’Administrateur du territoire, monsieur Joseph MBUYI, il s’observe un taux croissant de la malnutrition dans cette prison vétuste qui compte environ 90 détenus.

Au Maniema, un prisonnier est mort le 13/10/2022 dans la prison centrale de Kasongo, située à 245Km de la ville de Kindu. Ce décès de plus serait dû à une diarrhée aiguë qui frappe cette prison suite à la mauvaise alimentation et mauvaises conditions carcérales, regrette l’administrateur du territoire de Kasongo, monsieur Benoit KINGOMBE KITENGE. Ce cas est le troisième enregistré en l’espace de deux mois dans la maison carcérale de Kasongo.

Face à ce tableau sombre des morts à répétition en détention, rendant ainsi les prisons de la RDC, « un véritable tombeau ouvert », Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) rappelle que les prisonniers, malgré qu’ils soient privés momentanément de liberté, sont des êtres humains qui ont des droits, dont ceux à l’alimentation et aux soins des santés, et cela à l’abri de torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.

Voilà pourquoi, tout en condamnant fermement ces morts de trop dans des milieux pénitentiaires en RDC, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) invite le gouvernement national et les gouvernements provinciaux à définir une politique claire de prise en charge des prisons pour sauver des vies humaines en danger.

Enfin, au regard de la situation alarmante que traverse les détenus, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) rappelle sa campagne, « la prison est une maison commune, soignons-la… !», entendu que toute personne peut s’y retrouver au moment et dans des circonstances inattendues, et avant de savoir si elle est coupable ou pas, elle y aura déjà foulé les pieds et vivre le même calvaire que ceux qui y vivent présentement, si rien n’est fait à temps pour l’amélioration des conditions de détention, une obligation qui incombe en premier lieu à l’autorité.

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